ALLOCUTION
DE M. LE CARDINAL
JEAN-CLAUDE TURCOTTE

archevêque métropolitain


CATHÉDRALE DE JOLIETTE

27 janvier 2004

Ouverture des fêtes du
100e anniversaire de fondation
du diocèse de Joliette

Quand un père, une mère voient un de leurs enfants quitter la maison pour vivre sa propre vie, ils sont à la fois heureux et un peu tristes.

Heureux. Heureux de voir que leur enfant a grandi, qu'il est devenu responsable et capable de voler de ses propres ailes.

Heureux… et un peu tristes. Un peu tristes parce qu'il y aura une place vide autour de la table, parce qu'on ne se verra plus et ne se parlera plus aussi souvent qu'avant. Mais l'attachement réciproque sera là, intact, aussi solide qu'avant. L'amour sera là, aussi fort qu'avant. Pour que la vie continue son cours et se développe, il faut des attachements et des détachements, des séparations et des retrouvailles.

En pensant à la fête d'aujourd'hui, une parole du prophète Isaïe m'est revenue à la mémoire. « Est-ce qu'une femme peut oublier l'enfant qu'elle a nourri? demande Isaïe. Est-ce qu'elle peut cesser d'aimer l'enfant qu'elle a porté? » (Is 49, 15) La réponse est évidemment négative. Elle ne le peut pas. L'affection d'une mère pour son enfant ne peut pas mourir.

Il en est ainsi pour l'affection et l'attachement d'un diocèse à l'égard d'un autre diocèse qui est né de lui. C'est du solide. Ça ne peut pas se briser.

Quand l'enfant a quitté la maison pour vivre sa propre vie, il y revient et, si possible, ses parents vont le voir. De nouvelles relations naissent, de nouveaux échanges se réalisent. Les uns et les autres s'en trouvent enrichis.

C'est ce qui se passe depuis cent ans entre l'Église qui est à Montréal et celle qui est à Joliette. Les deux Églises ont grandi et elles continuent à le faire, non pas l'une à côté de l'autre comme des étrangères, mais comme des alliées, comme des Églises sœurs. Elles se rencontrent régulièrement. Elles se retrouvent autour de tables de travail communes. Elles s'efforcent de discerner ensemble les défis auxquels elles font face présentement. Elles cherchent ensemble quels moyens sont aujourd'hui les meilleurs pour annoncer l'Évangile, pour éduquer à la foi et pour construire des communautés chrétiennes vivantes, sensibles aux aspirations, aux joies et aux peines des hommes et des femmes de notre temps.

Amitié réciproque, respect mutuel, solidarité, entraide, ce sont les premiers mots qui me viennent en tête pour exprimer ce que nos deux Églises ont en commun depuis 100 ans et que nous célébrons aujourd'hui. Nous célébrons aussi une même foi qui nous habite, un même amour qui nous lie à Dieu et entre nous, une même espérance qui nous tourne vers l'avenir.

Heureux d'être avec vous, ce soir, je vous salue au nom de tous les chrétiens et les chrétiennes du diocèse de Montréal. Je me réjouis de ce que vous êtes devenus et de ce que vous accomplissez pour l'annonce de l'Évangile.

Que le souffle de Dieu… que l'Esprit de Dieu souffle fort sur vous. Qu'il vous donne de faire de nouveaux progrès et de porter beaucoup de fruit. Qu'il vous aide à témoigner avec conviction de ce qu'il a promis et qu'il donne : la joie, la liberté, la paix, l'espoir et la vie.


Note : Le diocèse de Montréal fut érigé le 13 mai 1836, sous le pontificat du Pape Grégoire XVI.

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