3e entretien
COMME MARIE, CHEMINER DANS LA FOI
Marie est notre modèle parce qu'elle est "celle qui a cru".
Le témoignage de Marie a touché les cœurs et les esprits de tous les fidèles
au long de l'histoire de l'Église.
La démarche la plus simple pour regarder Marie et la prendre comme témoin de la foi,
c'est de réciter le chapelet.
Le chapelet, si facile à porter et si facile à réciter.
En récitant le chapelet, l'Église nous invite à méditer les mystères qui nous font mieux comprendre la vie du Christ et le plan de salut de Dieu pour le monde.
A notre époque si complexe, l'exemple de Marie demeure pour nous un véritable signe d'espérance. Elle n'hésite pas à proclamer que Dieu élève les humbles et les opprimés et renverse les puissants de leurs trônes.
Marie a expérimenté la pauvreté, la souffrance, la fuite et l'exil.
L'engagement de Marie, comme disciple du Christ, réside dans sa foi profonde. Elle est bénie parce qu'elle a cru. "Espérant contre toute espérance, elle crut."
Sa foi est l'exemple parfait de ce que signifie le mot croire. Croire veut dire se livrer à la Parole du Dieu vivant, en reconnaissant humblement que ses voies sont incompréhensibles.
Laissons-nous guider par l'Esprit Saint qui vient nous proposer l'espérance, le courage et les grâces nécessaires pour vivre comme "celle qui a cru".
À l'exemple de Marie, témoignons de notre foi dans notre propre milieu de vie.
Quand je ne sais plus trouver les mots, Marie, je sais que tu es là,
je peux m’adresser à toi, implorer ta tendresse de Mère.
Je veux te saluer Marie, toi la comblée de grâce.
4e entretien
À L'EXEMPLE DE MARIE, ASSUMER LE QUOTIDIEN
Marie a assumé à travers son quotidien les difficultés et les joies.
Ce qui me rapproche le plus de Marie, c'est justement de savoir qu'elle a été cette petite femme qui a vécu pleinement son engagement dans l'ordinaire.
Mère du Fils de Dieu, Marie ne s'est pas assise sur un trône en disant aux autres de la servir... Non, Marie s'est faite à l'exemple de son Fils, la servante.
Le moment décisif fut l'Annonciation. À ce moment Marie s'est remise à Dieu entièrement en manifestant "l'obéissance de la foi" à Celui qui lui parlait par son messager, et en lui rendant un "complet hommage d'intelligence et de volonté".
Marie a donc répondu de tout son «moi» humain, féminin, et cette réponse de la foi comportait une coopération parfaite avec "la grâce prévenante et secourable de Dieu" et une disponibilité parfaite à l'action de l'Esprit Saint.
Si nous regardons dans nos vies de tous les jours. on se rend vite compte qu'il y a des moments où ça va et d'autres où rien ne va.
Comment se fait-il qu'on vit tous ces changements? Pourquoi une journée je vais réagir de telle façon et une autre journée ça va être le contraire ? En dedans de nous, il est vrai que nous ne sommes pas toujours disposés à vivre une bonne réaction, nous avons parfois des contrariétés.
À la différence de Marie nous sommes marqués par le péché; l'humain qui est en nous est marqué par le péché. Même en étant prêtre ou religieuse, je ne suis pas habité(e) seulement par le spirituel mais l'humain est là...
Je ne suis pas comme Marie, mais j'ai à regarder Marie dans son adhésion, dans son Fiat à Dieu.
Sans être atteinte du péché, Marie a pourtant eu à vivre des difficultés et des joies.
Marie a vécu des difficultés :
Marie risque de se faire répudier par Joseph. Déjà la situation est troublante, Marie est enceinte et ce n'est pas Joseph le père… Mt 1, 18b-19
Marie accouche dans une étable. La chambre du bébé n'est pas toute colorée pour l’occasion. Marie n'a pas dû trouver cela facile… Lc 2, 6-7
L'exil en Egypte. Mt 2,13-15;
Après avoir vécu une situation pénible, tout de suite une autre. Marie est passée par là…
Recouvrement de Jésus au Temple. Lc 2 41-52
L’expérience de la fugue de l'ado… Marie et Joseph ont perdu leur fils. Leur Jésus s’est sauvé… Quand ils le retrouvent, il a des réactions qui ne sont pas comprises tout de suite : « Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon père…» Joseph et Marie de Nazareth ont un côté bien humain. Ils étaient des gens ordinaires pour leur entourage.
Difficultés de la vie publique de Jésus, avec également toute la passion et la mort de Jésus... Marie vivait toutes ces choses dans son cœur.
Marie a vécu des joies :
Le meilleur endroit pour retrouver l'expression de toute la joie de Marie est encore le Magnificat : Lc 1 46-56. Tout le Magnificat est le résumé de la vie de foi de Marie et de sa joie à dire son oui à son Sauveur.
Une grande joie chez Marie : ce fut son enfant.
Je te salue Marie,
humble servante du Seigneur,
glorieuse Mère du Christ!
Je te salue Marie, femme de foi,
première entre les disciples!
Enseigne-nous à construire le monde, de l’intérieur :
dans la profondeur du silence et de l’oraison,
dans la joie de l’amour fraternel,
dans la fécondité irremplaçable de la Croix.
Sainte Marie, Mère des croyants,
prie pour nous. Amen.
Extraits de la prière de Jean Paul II
À Lourdes, le 14 août 2004
5e entretien
MARIE, AU COEUR DE MA VIE
La Vierge occupe la première place comme figure, ou modèle de foi. Marie devient ce modèle de pèlerinage de la foi et de notre histoire intérieure, puisqu'elle nous offre une référence constante d'intimité avec son Sauveur.
Marie est celle que je choisis comme Mère. Elle est celle que Jésus en croix m'a donnée pour Mère lorsqu'il lui a dit : «Femme, voici ton Fils», et s’adressant à Jean : «Voici ta Mère». Et depuis ce moment-là, ajoute l'Évangile, le disciple la prit chez lui.
Ce qui est beau et ce qui est grand, c'est que la maternité de Marie comme toute maternité se rapporte à la personne. Elle détermine la relation absolument unique entre deux personnes: relation de la mère avec son enfant et de l'enfant avec sa mère.
Même lorsqu'une femme est mère de nombreux enfants, son rapport personnel avec chacun d'eux caractérise la maternité dans son essence même. Chaque enfant est en effet engendré d'une manière unique, et cela vaut aussi bien pour la mère que pour l'enfant. Chaque enfant est entouré de l'amour maternel d'une manière unique, amour sur lequel se fondent son éducation et sa maturation humaine.
On peut transposer dans l'ordre de la grâce cette maternité et ce qui caractérise l'union entre la mère et l'enfant.
Sur le Golgotha Jean devient notre répondant. Le Rédempteur confie sa mère au disciple, et en même temps il la lui donne comme mère. Cette maternité de Marie, héritage de l'homme et de la femme, devient ce cadeau du Christ, le don que le Christ lui-même fait à chaque personne. Comment ne pas prendre en considération ce don qui nous est fait... Comment ne pas regarder celle-là même que Jésus nous donne, celle qui a vécu avec lui et pour lui, celle qui a tout donné pour lui?
Prendre Marie au cœur de ma vie, c'est accueillir la joie d'être en lien étroit avec Jésus; c'est choisir un guide et une aide qui, j'en suis sûr, me conduira directement à Jésus et au Père.
Prendre Marie au cœur de ma vie, c'est décider de me mettre à son école, puisqu'elle connaît tous les petits trucs pour m'approcher de Jésus. C'est accueillir cette parole qu'elle-même a dite aux disciples de Cana : "Faites tout ce qu'il vous dira..."
Je prends le temps de regarder dans ma vie une expérience que j’ai vécue avec Marie.
Je lui demande de m'aider à avoir un cœur d'enfant…
6e entretien
À L'ÉCOLE DE MARIE, LES CONSEILS ÉVANGÉLIQUES
Aujourd'hui j'aborde une réflexion qui nous ramène au cœur de nous-mêmes : notre engagement dans les conseils évangéliques.
Si un jour nous avons répondu à cet appel du Seigneur : Viens et suis-moi, nous avons voulu, comme Marie, disposer notre cœur à l'appel de Dieu.
Pour nous aider à avancer, à cheminer dans la foi, nous avons décidé de poser sur notre route des balises, non pour nous défendre telle ou telle action, mais bien pour nous rappeler l'Amour inconditionnel du Seigneur pour nous. Pour être à la suite du Christ nous faisons des choix, en nous délestant de tout ce qui peut nuire, de tout ce qui peut être obstacle à son amour.
Cette décision, nous l'avons prise en reconnaissant notre besoin de Dieu dans notre vie, en misant tout sur lui, et en sachant que par dessus tout c'est lui, Dieu, qui nous appelle. Rappelons-nous ce court extrait de saint Jean (6,44) : "Personne ne vient à moi, si mon Père qui m'a envoyé ne l'attire."
Les conseils évangéliques sont donc ces mouvements d'amour intérieur qui m'emmènent tranquillement à imiter Celui-là même qui m'appelle, je dis bien qui m'appelle et non qui m'a appelé, parce que l'époux appelle à chaque instant... rappelez-vous: "donnons à Dieu, chaque jour..."
Regarder Marie : c'est elle qui peut nous guider dans une vie imprégnée des conseils évangéliques.
Chasteté
Pour parler de la chasteté je laisserai le décret Perfectea caritatis nous en parler un peu.
Vatican II dit :
"La chasteté "pour le royaume des cieux", dont les religieux et religieuses font profession, doit être regardée comme un grand don de la grâce. Elle libère singulièrement le coeur de l'homme et de la femme pour qu'il brûle de l'amour de Dieu et de tous les humains; c'est pourquoi la chasteté est un signe particulier des biens célestes, ainsi qu'un moyen très efficace pour les religieux et religieuses de se consacrer sans réserve aux services divins et aux œuvres de l'apostolat.
Que les religieux et religieuses donc, soucieux de la fidélité à leur profession, croient aux paroles du Seigneur, et , confiants dans le secours de Dieu, qu'ils ne présument pas de leurs forces..."
Notre fécondité prendra donc forme dans la mesure ou nous ferons pleinement confiance à Celui qui est la Source de notre engagement : i.e. Jésus-Christ.
Il ne faut jamais perdre de vue que nous rencontrons Dieu avec tout notre être. Nous sommes des êtres incarnés, je ne dois pas perdre de vue que mes choix se font à travers l’humanité que je porte.
J’ai besoin de l’autre. L’autre avec un grand A mais l’autre qui vit à côté de moi aussi par son sourire, son soutien etc. La présence est importante, marcher seul et vouloir vivre seul ma chasteté c’est désastreux. Si je reste seul avec moi-même, je ne réponds plus de moi.
Mon oui que je dis à Jésus, il sera fécond dans la mesure ou je prends du temps avec lui. Jésus et Marie deviennent une présence au cœur de ma vie , je dois prendre du temps avec eux, dans la prière, l’oraison, la méditation et la contemplation : voilà autant de mouvements pour rendre féconde ma chasteté.
Pauvreté
" Si tu veux être parfait, lui dit Jésus, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux; puis v1ens, suis-moi. "
(Mt 19,21)
Quand nous parlons de pauvreté, il nous vient tout de suite à l'esprit la pauvreté matérielle, nous ne possédons rien etc... La pauvreté n'est pas seulement de se départir de ses biens. C'est une forme, mais Jésus nous invite à tout quitter pour le suivre, tout quitter... faire le vide pour que Lui prenne toute la place.
La pauvreté évangélique c'est décider que l'Autre prenne toute la place. C'est à l'exemple de Marie décider de se faire servante ou serviteur pour porter la Bonne Nouvelle à tous ceux et celles qui en ont besoin. La pauvreté, c'est accueillir ma mission avec amour en acceptant d'être là où je suis avec amour. Est-ce que ce n'est pas là la règle suprême de l'Évangile?...
La vie religieuse, c'est la suite directe, absolue, du Christ seul. Je te suivrai où que tu ailles, parce que tu m'as séduit. Oui, la pauvreté, c'est tout quitter pour Lui, et si je veux vivre à plein cette pauvreté, si je veux témoigner de cette pauvreté, si je veux que d'autres aient le goût de s'embarquer, ça suppose que j'investis du temps et de l'effort dans la prière et la contemplation prolongée de Jésus-Christ. Au fond, la pauvreté c'est laisser l'Autre prendre la place : "Ce n' est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi." C’est donner toute la place à Jésus dans mon cœur. Qu’Il passe avant tout désir personnel.
La pauvreté volontaire, embrassée dans le but de suivre le Christ, est un signe fort apprécié, surtout aujourd'hui, un signe donc, de l'attachement au Seigneur. Elle doit être cultivée avec soin par ceux et celles qui s’y engagent et même, au besoin, s'exprimer sous des formes nouvelles. Par elle, on participe à la pauvreté du Christ qui, de riche qu'il était, s'est fait pauvre pour nous, afin de nous enrichir par sa pauvreté comme nous dit la 2e Lettre aux Corinthiens : 8,9; Mt 8, 20.
7e entretien
À L'ÉCOLE DE MARIE, LES CONSEILS ÉVANGÉLIQUES (suite)
Obéissance
«Marie dit alors : "Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole! " »
Marie a été celle qui qui s'en est remis totalement à son
Seigneur : « ...Que tout se passe pour moi selon ta parole...» Marie s'abandonne entièrement, elle se veut obéissante... Seigneur, comme tu le veux, selon ton bon vouloir, que ta volonté soit faite.
Faire vœu d'obéissance c'est comme Marie, faire offrande totale de sa propre volonté, on fait le sacrifice de nous-mêmes à Dieu.
Par cet engagement, on s'unit plus fermement et plus sûrement à sa volonté de salut nous dira le décret conciliaire sur la vie religieuse.
Dans ce même décret on peu lire: " À l'exemple du Christ qui est venu pour faire la volonté du Père et prenant la forme d'esclave a appris en souffrant l'obéissance. les religieux et religieuses, sous la motion de l'Esprit-Saint, se soumettent dans la foi à leurs supérieurs, représentants de Dieu. et sont guidés par eux au service de leurs frères ou de leurs soeurs dans le Christ comme le Christ lui-même qui, à cause de sa soumission au Père, s'est fait serviteur de ses frères et a donné sa vie pour la rédemption de la multitude.
Saint Paul aux Éphésiens dira justement : dans le but de bâtir le Corps du Christ par l'accomplissement du ministère :
« Jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fi1s de Dieu, à l'état d'adulte, à la taille du Christ dans sa plénitude.» (Ep 4,13) Par ce choix que nous faisons dans l'obéissance, nous grandissons vers celui qui est la Tête, le Christ.
Prière :
Marie,
Dieu a semé dans ton cœur
une grande capacité de lui faire confiance.
Il t'a remplie de joie et de paix.
De Bethléem à Nazareth,
de Cana au Calvaire,
tu ne fus jamais sans espérance,
même quand il n'y avait plus d'espoir.
Ardemment, tu as attendu
le bonheur que Dieu nous a promis.
C'est en lui seul
que tu as cherché ton épanouissement.
C'est à lui que tu as confié la réussite de ta vie.
Parce que tu as été comblée bien au-delà
de ce que tu aurais pu demander ou imaginer,
tu es pour nous la preuve vivante
qu'en espérant dans le Seigneur
personne ne sera déçu.
De plus, tu as espéré pour tous ceux et celles
que Jésus fa donnés pour enfants.
Tu as escompté qu'avec la grâce de Dieu
tes frères et sœurs humains connaîtraient avec toi
la vraie liberté et la vie qui ne finira pas.
Merci, Marie, de prier pour nous.
Garde-nous dans l'espérance qui a illuminé ta vie.
Sanctuaire NDC/2007
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